tell me what you want to hear ☞ Dorys&Sara.

Dorys & Sara

« J'ai lu quelque part qu'on ne reconnaissait pas les instants marquants de nos vies au moment où on est en train de les vivre. On s'habitue à tout : les choses, les idées, les gens, et on ne se rend pas compte de notre chance parfois. C'est lorsqu'on risque de perdre quelque chose qu'on se rend compte à quel point on y tient, à quel point on en a besoin, à quel point on l'aime. »

Le soleil tapait et les rayons passaient par la fenêtre et venaient sur ma tête. Le coq de basse court se mit à crier, et mes yeux s'ouvrirent. Neuf heures pétantes sur le réveil, un peu énervée d'être si tôt réveillée un dimanche matin, je tenta de me rendormir. Rien à faire, j'étais vraiment réveillée, de plus, il faisait tellement chaud que cela en était désagréable. Mon ventre gargouillait déjà que je me leva, enfila une petite robe blanche à fleurs, des mocassins assortis après une bonne douche. J'attacha mes cheveux d'un rapide chignon et descendis les escaliers de bois toujours très bruyants. Je ne voulais pas réveiller ma soeur si cela n'était pas encore fait, et marcha doucement vers le frigo. Je sortis du lait, de simples céréales, mangea et cela suffit de me caler pour quelques heures. Pas grand chose de prévu pour cette journée, je n'avais eu aucune nouvelles de celui que j'aimais, et je ne préférais pas en demander pour le moment, de peur d'être trop imposante. Je sortis de ce qui nous servait de logement, mon livre du moment à la main. Oui, lire faisait partit de mes passe temps, et il fallait aussi avouer que cela le faisait bien passer, le temps, quand on avait rien d'autre à faire. J'aimais bien me plonger dans les livres, et cela faisait ressortir en moi des rêves, des objectifs, ou même des envies. Avant de m'allonger sur un des transats dehors, je passa dans quelques box, vérifier s'il y avait toujours de la nourriture, et si ceux-ci étaient propres, et je caressa un peu la jument qui m'appartenait, durant une dizaine de minutes, et la brossa. C'est lorsque je ressortis que je vis ma chère soeur en train de monter son cheval. Je me posa enfin, tout en regardant Dorys du coin de l'oeil, et commença à continuer de lire mon livre. Au bout d'une vingtaine de minutes, elle descendit de son cheval et se dirigea vers moi. « Des nouvelles de Graham ? » lui demandais-je avec un grand sourire au visage. Graham était mon meilleur ami, mais il était aussi un très bon ami de ma soeur, et pour cause, je sais très bien qu'ils ont des sentiments l'un pour l'autre. Enfin, en ce moment c'était compliqué. Il y a quelques semaines de cela, il avait accidentellement mit feu à une partie du ranch, avec un joint. Dorys l'eut très mal prit, et décida de le renvoyer. Ils ne se parlaient plus vraiment, mais je savais très bien qu'ils se manquaient l'un à l'autre, et j'allais tout faire pour les mettre ensemble. J'aimais beaucoup taquiner Dorys à son sujet, et j'allais surtout la convaincre qu'il était capable de changer, puis qu'il fallait le pardonner pour ses nombreuses erreurs.

Dorys n'aimait pas rester au lit le dimanche matin. Ni aucun autre jour de la semaine d'ailleurs. Elle avait l'impression de perdre du temps, et le temps était une chose très précieuse à ses yeux. Ce matin là, elle s'était levée à 7h30. Le dimanche, il n y avait aucun employé pour faire le tour des écuries, nourrir les animaux et faire ce qui devait etre fait, alors elle s'en chargeait. La vérité, c'est qu'elle appréciait ce moment.
Les rayons du soleil venaient chatouiller sa nuque pendant qu'elle marchait au travers des allées. Au fil de ses pas, elle voyait les têtes de ses chevaux sortir des boxes, et cela la fit sourire. Aujourd'hui, elle ne s'imaginait pas vivre autrement que au milieu de ces animaux majestueux, qu'elle chérissait tant. Elle avait pu réalisé son rêve et mettre sur pieds un ranch. Elle grimaça en passant devant la partie brulée de l'écurie. Elle n'avait pas les moyens, actuellement, de reconstruire le bâtiment. Mais le pire pour elle, ce fut que Graham soit la source du problème. Elle se sentait vexée de lui avoir fait confiance, de l'avoir accueilli, et qu'il ait tout détruit dans leur relation, en faisant partir en fumée une partie de son œuvre. Elle avait affreusement envie de lui pardonner, mais ne savait pas si elle le pourrait.
Un hennissement la fit sortir de sa rêverie. C'était Eden, la première jument qu'elle avait acheté, la première qui avait rejoint le ranch. Dorys passa la main sur sa forte et saillante encolure, d'un noir de jais. La jeune femme attrapa un filet, qu'elle mit à la jument, avant de la sortir du box et de se diriger vers la carrière. D'un bond, elle enjamba sa monture et s'y installa. Après un petit échauffement, elle décida de lui lâcher la bride et de la laisser galoper comme il lui plaisait. Au loin, Dorys aperçut sa sœur se poser près des barrières, un livre entre les mains. Mais elle attendit un peu avant de se diriger vers elle. Elle appréciait la sensation de ses cheveux qui flottaient dans la vent, et cette impression de liberté alors que son cheval filait à toute allure. C'était une sorte de paradis pour elle.
Environ vingt minutes plus tard, elle descendit de cheval et se dirigea vers Sara. Elle s’apprêtait à saluer sa jeune sœur lorsque celle ci en décida autrement. « Des nouvelles de Graham ? » Dorys roula des yeux en entendant cette question. Sara pouvait être vraiment exaspérante parfois. « Bonjour petite sœur, moi aussi je suis contente de te voir ! » Sarcasme mis à part, la jeune femme décida que si elle voulait que Sara la laisse tranquille, il valait mieux qu'elle lui réponde. « Non, et tu sais très bien que je n'en veux pas, alors arrêtes d'insister là-dessus. C'est ton ami, pas le mien. » Au fond d'elle, même si elle ne souhaitait pas le reconnaitre, la jeune femme souffrait de ne plus voir Graham. Mais il avait commis une erreur, qui a ses yeux était difficilement pardonnable. Dorys attrapa une pomme qu'elle tendit à la jument, avant de défaire son filet et de la laisser dans le champs. Ensuite, elle revint s'asseoir auprès de sa jeune sœur. « Qu'est ce que tu lis ? »